Se visite selon les horaires du Musée municipal
- Origine et situation
- La chapelle Saint-Jean-Baptiste
- La maison du Temple de Laon
- Les précepteurs du Temple
- Le mot du propriétaire
- Sources de référence
Origine et situation
- Une charte du roi Louis VII, datée de 1140, affranchit de toutes coutumes, et exempte du cens qui lui était dû, une maison que les frères de la chevalerie du Temple possédaient alors à Laon, apud Laudunum.
- Nous ne connaissons pas la date exacte à laquelle l’évêque Barthélemi de Jur attire les Templiers à Laon.
- Une charte de 1148, en forme de mandement, énumère les donations qu’il leur avait faites, et celles d’autres personnalités ecclésiastiques, des nobles et des bourgeois.
- Établis entre la rue Sainte-Geneviève (aujourd’hui Georges-Ermant) et la rue des Bouchers (aujourd’hui Vinchon), au milieu de leur nouveau cimetière, les moines-soldats édifièrent tout naturellement une chapelle funéraire.
- Par un acte daté vers 1140, une noble dame, Amultrude, déclare que pour l’entretien et la nourriture du prêtre qui célèbrera le service divin dans le Temple de Laon, elle donne aux frères du Temple de Jérusalem : 1° sa censive de St-Marcel, censum suum de Sancto Marcello, rapportant vingt-trois sols dans l’alleu nommé la Cour-Gillebert, avec les lots, ventes et amendes ; 2° huit muids et demi de vinage de vins aux Creuttes, apud Criptas ; 3° trois sols et sept deniers de cens à Marchais, in Marcheis ; 4° vingt muids de vinage de vin, provenant du fief du vicomte de Laon, vicedomini Laudunensis ; 5° la moitié d’une vigne à Bruyères, in Brueriis ; 6° sept sols et demi de cens à Sainte-Croix, apud villam que dicitur Sancta Crux ; 7° quatre muids et demi de vinage de vin à Lierval, apud Lerevallem ; 8° six sols, sept poules et trois jalois d’avoine de cens à Chevregny, apud Capriniacum.
- De plus, elle donne son cens à Montaigu, apud Montem acutum, et à Ardon, apud Ardonnem, avec deux sols de cens à la Porte-des-Morts, dont on abandonne deux deniers aux gardiens de Notre-Dame.
La chapelle Saint-Jean-Baptiste
- L’élégante chapelle se compose d’une partie centrale à huit pans coupés, précédée d’un porche rectangulaire et terminée par un chœur de même forme dont l’abside s’arrondit en hémicycle.
- A l’origine, le porche ne comprenait qu’un rez-de-chaussée, et là apparaît l’époque de transition à laquelle appartient l’édifice : sa voûte est sur croisée d’ogives, appuyée sur quatre colonnettes à feuilles d’acanthe.
- En revanche, une porte en plein cintre donne accès au sanctuaire. Ce porche fut surmonté, au XIVe siècle, d’une tribune qu’éclairent deux fenêtres en tiers-point.
- L’arc en plein cintre du côté de la chapelle est celui de l’ancienne fenêtre de la façade.
- La partie centrale est dominée par une coupole divisée par huit nervures garnies d’un cordon d’étoiles et butant sur un oculus central où a été sculpté un agneau crucifère.
- Les nervures reposent sur des culs-de-lampe garnis de têtes grimaçantes.
- Cette nef octogonale est éclairée par six fenêtres romanes, que relient entre elles des cordons de moulures : leurs appuis sont taillés en escalier.
- Le chœur est séparé de l’octogone par une arcade en tiers-point ; une voûte d’arêtes le surmonte. Deux petites fenêtres romanes suffisent à l’éclairer.
- L’abside est sensiblement plus étroite que le chœur qui le précède.
- Un arc en plein cintre l’encadre, appuyé contre une voûte en cul-de-four.
- La chapelle mesure 20 m de long ; l’octogone prenant un peu moins de la moitié de cette longueur.
- Côté chevet, la partie octogonale est épaulée à ses angles de contreforts à deux rampants, chacun d’eux surmonté d’une courte colonnette qui pénètre dans la bouche d’une des têtes humaines de la corniche brisée de petits arcs en mitre.
- Un clocher-porche percé de deux baies en tiers-point destinées aux cloches a été posé au-dessus de la façade primitive.
- La tribune n’a été faite que deux siècles plus tard, pour permettre d’assister aux offices sans sortir.
- Quatre pierres tumulaires, débris de celles qui couvraient l’ancien sol du Temple, ont été replacées dans le nouveau dallage de la chapelle. Parmi elles, reste l’épitaphe marquée d’une simple croix de calvaire de Grégoire, chapelain du Temple, qui rendit asme le jour de St Martin en été, en l’an de l’incarnation 1268. Priez pour lui.
- Gervais de Beauvais était précepteur de Laon lors de l’arrestation des Templiers. Selon le jurisconsulte Raoul de Presles, il admit que l’Ordre détenait une règle secrète.
- Un chevalier, Nicolas Symon, confirma les dires de Presles, le 11 avril 1310, devant la commission ecclésiastique de Paris.
- On a conservé le sceau du prédécesseur de Gervais de Beauvais, frère Pierre le Normand sur un acte de 1282.
La maison du Temple de Laon
- Cette maison de Laon était un membre de Puisieux.
- Les trois autres préceptories de l’ordre du Temple en Laonnois, étaient : Thony, Bertaignemont et Catillon.
- Après la fin malheureuse du Temple, tous les biens furent dévolus, en 1311, à l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
- Lors de la disparition des Templiers, il ne demeurait à Laon qu’un serviteur chargé de la garde du lieu et une donnée qui recevait une pension pour sa nourriture.
Les précepteurs du Temple
- 1282 : Pierre le Normand
- 1301 : Gervais de Beauvais
Le mot du propriétaire
Cette rubrique est ouverte au propriétaire du lieu qui peut ainsi s’exprimer librement. Nous lui demandons de nous contacter : contact@passion-patrimoine.fr.
Sources de référence
- SARS (Comte Maxime de) : La chapelle des Templiers à Laon.
- SAINT-HILAIRE (Paul de) : Les sceaux templiers. Pardès (1991).
- SAINT-HILAIRE (Paul de) : Atlas du mystère. RTL Éditions (1985).
- LAMBERT (Élie) : L’église des Templiers de Laon et les chapelles de plan octogonal. Revue Archéologique (1926).
- LEONARD (E.-G.) : Introduction au cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317) constitué par le marquis d’Albon. Champion (1930).
- MANNIER (E.) : Les Commanderies du Grand-Prieuré de France. Editions Gérard Montfort (1987).