L’église se visite
- Origine & Situation
- Histoire de la maison
- La commanderie
- La chapelle Saint-Blaise
- Le mot du propriétaire
- Sources de référence
Origine & Situation
- Le nom de cette localité de La Forêt-du-Temple est suffisamment évocateur par lui-même ; des documents permettent de placer l’origine de cette paroisse vers la fin du XIIIe siècle.
- Sur la carte de Cassini, la commanderie est placée au sud de la Forêt-du-Temple, à peu de distance d’Aigurande.
- Un vieux parchemin porte cette mention laconique : « A La Forêt, habitation des frères du Temple. 1185 ».
Histoire de la maison
- La croix de granit qui s’élève au milieu du cimetière porte la date de 1087 : c’est le seul témoin de l’existence d’une agglomération en ce lieu avant la présence des Templiers.
- Le titre de fondation de la paroisse de La Forêt est perdu mais plusieurs documents permettent de placer l’origine de la paroisse vers la fin du XIIIe siècle.
- 1185 : Le cartulaire d’Aubepierre mentionne le « Domus fratrum de Templo forest ».
- 1282 : Par un accord, daté du 23 juin et passé entre Gilbert de Malemort, évêque de Limoges et le précepteur de la milice du Temple, relativement aux chapelles des Templiers dans le diocèse de Limoges, il est réglé que la chapelle de La Forêt qui, de toute antiquité, a dépendu de l’église matrice (ecclesiae matrices) de Nouziers, continuera à lui être soumise aux conditions suivantes : « chaque année, la chapelle payera cinq sols à l’église matrice le jour de Noël et les habitants iront processionnellement à cette église tous les ans, le lendemain de Pâques, pour y faire les offrandes que leur dictera leur piété ».
- La chapelle de La Forêt fut érigée en cure, avec saint Blaise pour patron, au XIIIe siècle, et le commandeur de Viviers (paroisse de Tercillat) y faisait les nominations.
- 23 octobre 1307 : La maison de la Forêt est citée lors du procès des Templiers car c’est "in capella domus Templi de Foresta, Lemovicensis diocesis" ; "in domo de Foresta, juxta Agirandam" que Guillaume de Verneiges, dit avoir reçu la robe du Temple, en 1301, des mains du frère Raymond de Bassignac, précepteur de La Baude.
- 1311 : Dans une autre enquête, Guillaume de Verneiges dit au contraire avoir été reçu par Humbert de Conborn, en 1306 seulement, et ajoute avoir assisté, six mois après son entrée dans l’Ordre, à une réception à la Baude par frère Raymond de Bassignac, en présence du précepteur de Lamaids et d’un prêtre.
- 1385 : Un arrêt du parlement signale que, outre le couvent des Templiers, La Forêt avait un château féodal fortifié dont les restes ont été transformés en maison bourgeoise.
- La Forêt possédait son pilori. Le lieu où il était dressé porte le nom de « place du pilori ». La pierre dans laquelle était scellé le poteau est aujourd’hui en pavé dans l’église, près de la porte d’entrée.
- Sous les Hospitaliers, La Forêt-du-Temple devient un membre de la commanderie de Vivier. Il consiste alors :
en une église paroissiale dont le commandeur du Viviers était dîmier général, curé primitif et collateur
en une métairie du labourage de quatre bœufs
en l’étang du Vivier
en un moulin dit de La Forêt
en granges, prés, terres, bois, dîmes, cens et rentes. - La Forêt-du-Temple fut paroisse jusqu’en 1790, et commune jusqu’en 1830.
- 1836 : La commune de La Forêt-du-Temple est supprimée et son territoire réuni à celle de Mortroux.
- 1883 : La Forêt-du-Temple est à nouveau érigée en commune ; elle est aujourd’hui est un chef-lieu de commune dans le canton de Bonnac.
La commanderie
- La tradition affirme que la préceptorie, entourée de fossés, était composée d’un moulin, d’un corps de domaine appelé de la Ganette, situé au bourg de la Forêt, consistant en une maison, une petite chambre, le tout couvert de tuiles.
- Il y avait également une grange, une métairie, trois étables, une petite étable au pignon de la grange, le tout couvert de tuiles.
- Du côté Nord, s’étendait le petit cimetière du couvent.
- Hormis cette chapelle devenue l’église paroissiale, toutes les constructions templières ont été rasées.
- Les anciens fossés restent assez visibles, du côté sud.
- Dans un pré voisin, une fontaine dont les eaux limpides sont paraît-il ferrugineuses, est connue sous le nom de fontaine des Templiers.
- Du côté nord, non loin de la chapelle mais au-delà des fossés, s’étendait le petit cimetière du couvent où l’on inhumait sans doute aussi les habitants du village voisin. Il sert aujourd’hui de cimetière communal.
La chapelle Saint-Blaise
- La chapelle Saint-Blaise est devenue l’église paroissiale.
- 1616 : La voûte en pierre de l’église est démolie car elle menace ruine.
- M. Ravaud donne une courte description de l’oratoire :
« La chapelle resta, jusqu’à la fin du XIXe siècle, telle qu’elle fut construite vers l’an 1150, probablement après la deuxième croisade. Elle était primitivement voûtée en pierre et possédait deux petites cloches de même grosseur, occupant chacune l’une des deux baies du petit pinacle. Celle qui nous reste est dédiée à saint Jean-Baptiste, elle date de la construction de l’église. L’autre, qui fut volée en 1793, datait sans doute de la même époque. »
- Vers la fin du XIXe siècle, une réfection du pavage de la chapelle mit à jour de nombreux ossements, à peu de profondeur ; plusieurs corps semblent avoir été déposés dans la même fosse.
- Le style et la sobriété de deux des pierres tombales nous permettent de présumer que ce sont des sépultures de Templiers.
Le mot du propriétaire
Cette rubrique est ouverte au propriétaire du lieu qui peut ainsi s’exprimer librement. Nous lui demandons de nous contacter : contact@passion-patrimoine.fr
Sources de référence
- Archives départementales de la Creuse pour l’extrait du plan napoléonien.
- Avec l’aimable collaboration de Messieurs Serge Perrot et Andy Pinoteau.
- GAUTIER (L.-C.) : Les Templiers en Creuse. Naves (1999).
- L’INSOLITE N°30 : Epitaphier de l’Ordre du Temple par Les Amis de l’Insolite. 220 pages (2006).
- LEONARD (E.-G.) : Introduction au cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317) constitué par le marquis d’Albon.
- Notice historique sur la Forêt-du-Temple. Amis de La Forêt. Limoges (1913).
- TRUDON DES ORMES (A.) : Liste des maisons et de quelques dignitaires de l’ordre du Temple en Syrie, en Chypre et en France, d’après les pièces du procès. Revue de l’Orient latin (1897-1898-1899).
- VAYSSIERE (A.) : L’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem ou de Malte en limousin et dans l’ancien diocèse de Limoges. Tulles-Limoges (1884).