La chapelle se visite selon des horaires d’ouverture
- Origine & Situation
- Histoire de la commanderie
- La chapelle des Templiers
- La salle capitulaire ou réfectoire des Templiers
- La pierre tombale
- Les précepteurs du Temple
- Le mot du propriétaire
- Sources de référence
Origine & Situation
- Vers 1133 et du consentement de sa communauté, Agnès, abbesse des bénédictines de Sainte-Glossinde, accueille les Templiers à Metz et met à leur disposition une humble chapelle.
- Placé sous l’invocation de Saint-Maurice, cet oratoire s’élève hors les murs, au voisinage de l’ancienne porte Saint-Thiébault.
- Bien qu’il ai fait une erreur de date, le chroniqueur messin, Philippe de Vigneulles, évoque cette présence :
« Pareillement tant par après et durant aussi la vie d’icelluy saint Bernard, c’est assavoir en l’an mil cent et XXIII durant le règne du devant dit Henry l’empereur, Ve de ce nom, et du devant dit Loys le Gros, roi de France, et d’Estienne, evesque de Metz, furent premier fondez et establis les Templiers et ceulx de l’hospital de Jherusalem, lesquelx, a ceste heure présente y tienne le siége à Sainct-Jehan de Rhodes et furent ces deux relligions de chevalliers en ce temps faictes pour défendre la chrestienté... »
Histoire de la commanderie
- Rapidement, les Templiers deviennent assez riches pour former un établissement plus convenable ; ils vont se loger dans l’hospice qu’ils ont fait construire de leurs propres deniers, en un lieu où quelques siècles plus tard s’élèvera la citadelle de Metz.
- 1217 : Thiébault 1er, fils d’Agnès de Bar, accorde aux Templiers des privilèges importants. Ces derniers reçoivent notamment des droits d’usage très étendus dans les forêts du domaine ducal, ainsi que la glandée [1] et la paisson [2] pour les animaux qui leurs appartiennent.
- Vers 1260, les Templiers cèdent la chapelle de Saint-Maurice aux Augustins qui l’occuperont jusqu’à la Révolution.
- 1319 : après l’abolition de l’Ordre en 1312, les biens du Temple de Metz sont partagés entre les chevaliers de l’ordre Teutonique et ceux de l’ordre de l’Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem et de Rhodes, futur ordre de Malte.
- 1560 : Trois maisons religieuses sont détruites ou reconverties pour la construction de la citadelle. De l’hospice des Templiers, il ne restent que la chapelle aménagée en magasin à poudre et la salle capitulaire transformée en salle d’arsenal.
La chapelle des Templiers
- L’oratoire des Templiers fut construit aux XIIe et XIIIe siècles.
- La chapelle mesure 12m8o de long et se compose de trois parties distinctes et de hauteurs décroissantes :
la nef, de forme octogonale a une largeur de 8m30,
le chœur, de forme carrée, était séparé de la nef par une balustrade,
l’abside, de forme cylindrique est voûtée en cul-de-four. - Des fenêtres étaient ouvertes sur cinq des faces de l’octogone.
- Au XIVe siècle, l’intérieur de la chapelle fut entièrement peint. Dans la seconde niche transformée en chapelle, on aperçoit encore des traces de ces peintures : la Vierge montrant à un personnage agenouillé le Christ en croix, un évêque et le martyre de plusieurs saints.
- La porte d’entrée est fort basse ; son linteau est gravé au centre d’une croix du Temple.
- A gauche de cette ouverture, sont appliqués deux enfeus [3] du XIIIe siècle.
- 1840 : La chapelle est classée Monument Historique.
- 1910-1913 : Le peintre Schwarting de Hanovre décore l’intérieur de l’oratoire d’après le projet du professeur Hermann Schaper tandis que Alsace et Lorraine sont toujours possessions du IIe Reich.
- Depuis 1990, elle sert de salle d’expositions et peut être visitée.
La salle capitulaire ou réfectoire des Templiers
- A peu de distance de la chapelle, se trouvait un petit édifice du XIIIe siècle, dénommé tantôt salle capitulaire, tantôt réfectoire des Templiers ; il a été rasé en 1904.
- Cette salle était longue d’environ 9m50 sur 8 de large.
- Elle était éclairée par deux fenêtres en anse de panier à l’intérieur, et présentant à l’extérieur des baies rectangulaires couronnées d’ogives tréflées accouplées deux à deux.
- Composé de deux nefs à plafond de bois, supportées par des colonnes de pierre à chapiteaux ornés de crochets, cette salle exhibait des peintures qui n’ont pu être identifiées.
- La poutre maîtresse, disposée au milieu et dans la longueur, recevait sur l’une de ses faces, la représentation d’un tournoi. On y voyait les silhouettes peintes et redessinées en rouge sur fond blanc, des chevaliers qui chargeaient, la lance en arrêt, montant des chevaux caparaçonnés aux armoiries de leurs suzerains, armoiries répétées sur leurs boucliers.
- La face opposée était décorée d’animaux réels ou fantastiques, groupés parfois en scènes tirées du Roman de Renart.
- Au pourtour des murs courait une frise de feuillages ; des saints étaient également peints sous des arcatures.
La pierre tombale
- Eugène Voltz signale qu’une confrérie de maçons se réunissait, vers la fin du XIIIe siècle, dans la chapelle du Temple de Metz.
- Les bans de Tréfonds [4] (1267-1298) ont retenu, dans le relevé de 1285, le nom de « Jennas Clowanges, li mares de la frarie des massons dou Tample ». Cette inscription est à rapprocher de celle de cette pierre tombale.
- 1861 : Découverte de cette pierre tumulaire lors des déblaiements sur le site de la citadelle, à quelques mètres de l’oratoire des Templiers.
- L’épitaphe peut se lire ainsi : Ci-gît messire [Jeha]ns frère chapelain qui fut maître des mazons du Temple en Lorraine, 13 ans, qui fut mort la veille de la Chandeleur l’an 1287.
Les précepteurs du Temple
- 1293-1296 : frère Renaldus
- 1303 : frère Petrus
Le mot du propriétaire
Cette rubrique est ouverte au propriétaire du lieu qui peut ainsi s’exprimer librement. Nous lui demandons de nous contacter : contact@passion-patrimoine.fr.
Sources de référence
- BOUTILLIER (E. de) : Sur l’oratoire de Templiers à Metz. Bulletin de la Société d’archéologie et d’histoire de la Moselle, t. 7 (1864).
- DIGOT (A.) : Mémoire sur les établissements de l’ordre du Temple en Lorraine. Congrès archéologique de France (1847).
- LEONARD (E.-G.) : Introduction au cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317) constitué par le marquis d’Albon.
- SAULCY (F. de) : Les Templiers de Metz. Revue Archéologique (1848).
- VOLTZ (E.) : La chapelle des Templiers de Metz. Archéologia nº56 (mars 1973).
- L’INSOLITE N°30 : Epitaphier de l’Ordre du Temple par Les Amis de l’Insolite. 220 pages (2006).