Peu de vestiges du Temple
- Origine
- La préceptorie de Pierrevillers
- La fin du Temple de Pierrevillers
- Les précepteurs du Temple
- Sources de référence
Origine
- Novembre 1213 : Thiébaut Ier, Comte de Bar et de Luxembourg fait don aux Templiers (...quod amore Dei et pro remedio animae meae...) de tout ce qu’il possède à Pierrevillers, en droits, terres et hommes. Voici une version traduite d’après une copie rédigée en latin et conservée aux Archives Départementales de la Meuse sous la cote Meuse B 239, F° 97 F° 98.
« Au nom du père, et du fils, et du saint esprit, ainsi soit-il. Comme il arrive habituellement que les contrats humains, en raison de l’humaine fragilité, tombent dans l’oubli par suite de l’injure des temps, il n’y a qu’un moyen de conserver le lumineux souvenir de ceux qui méritent d’être retenus : les fixer par écrit.
C’est pourquoi moi, Thiébaut, Comte de Bar et de Luxembourg, fais savoir par les dispositions du présent document à tous ceux qui en prendront connaissance aujourd’hui et à l’avenir, ce qui suit :
Pour l’amour de Dieu, le salut de mon âme et de celle de mes prédécesseurs, je décide que soit transféré et accordé en donation perpétuelle aux frères de l’Armée du Temple, toutes mes possessions sur le ban de Pierrevillers, en prés, en terre, pour tous usages, à l’exception de tout ce qui n’est pas compris dans ledit ban, à savoir ce qui se trouve sur Marange et se distingue du village de Pierrevillers en question.
Je me suis réservé en effet, ainsi qu’à mes héritiers, ces possessions. En outre je me suis réservé et ai retenu en ma faveur la juridiction et le droit que je possédais avant cette donation sur les forêts.
Et pour que personne ne puisse à l’avenir contester le bien-fondé de cette donation charitable, ou créer quelque difficulté que ce soit à ce sujet à ces frères qui combattent pour Dieu, j’ai confirmé ces présentes lettres par le sceau de mes armes.
En l’an du Verbe Incarné 1213, au mois de novembre »
- Henri, fils du Comte de Bar, approuve cette donation.
« Moi, Henri, fils du Seigneur Thiébault, Comte de Bar et de Luxembourg, je fais savoir, à tous ceux qui les présentes liront, que toutes les dispositions de mon père concernant la donation aux Frères de l’armée du Temple, ont été établies avec mon consentement, donation que j’ai moi-même approuvée et louée. En foi de quoi, je confirme les présentes lettres du sceau de mes armes. Fait en l’an de grâce 1213. »
- Ermesinde, Comtesse de Luxembourg, approuve également le don que son mari le Comte de Bar a fait aux Templiers, de biens à Pierrevillers et à Briey.
« Moi Ermesinde, comtesse de Luxembourg, je fais savoir à tous les fidèles du Christ maintenant et pour l’avenir que mon Seigneur et mari d’heureuse mémoire comte Thiébault de Bar et de Luxembourg fit don à perpétuité aux Frères de l’armée du Temple de toutes nos possessions de Pierrevillers, selon les dispositions de la charte de ce même comté, ainsi que 10 livres sur les fours de Briey. Et nous, nous approuvons cette même donation et la confirmons de l’autorité de notre sceau. En l’année du Verbe du Seigneur 1214 au mois de février. »
La préceptorie de Pierrevillers
- Elle relevait du précepteur de Metz et ses domaines s’étendaient vers Marange au Sud.
- Le Temple était établi dans "la cour", et les bâtiments étaient groupés autour de l’immeuble que l’on désigne encore aujourd’hui comme l’ancienne commanderie.
- Cette préceptorie était comme la plupart des biens du Temple en milieu rural, une ferme agricole plus qu’une forteresse.
- Les bâtiments étaient composés d’une chapelle, d’un corps de logis, d’une ou plusieurs granges, écuries et remises.
- Il y avait en général une cour avec une petite mare.
- Le tout était entouré de murs et pouvait donner l’impression d’un ensemble plus ou moins fortifié.
- Ces préceptories rurales servaient également de relais ou d’étapes à l’occasion des déplacements des chevaliers du Temple, ou encore de lieux de repos pour les membres de l’Ordre qui rentraient de mission en Terre Sainte.
- Le précepteur, plus connu aujourd’hui sous le nom de commandeur, était à Pierrevillers titulaire des droits de seigneurie. Il était propriétaire des pressoirs, du moulin, et du four banal ce qui procurait à l’ordre du Temple d’intéressantes ressources.
La fin du Temple de Pierrevillers
- Après l’arrestation des Templiers en octobre 1307, les biens du Temple en France échouèrent à l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
- Notons que Pierrevillers ne faisait pas à l’époque partie du royaume de France, mais était un village du Barrois.
- Les biens du Temple à Metz furent partagés entre les deux Ordres de l’époque à savoir les Teutoniques et les Hospitaliers.
- La préceptorie de Pierrevillers fut attribuée aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem.
- L’église actuelle a été construite sur les bases de l’ancienne chapelle de la préceptorie. Une énigmatique inscription est gravée sur une des pierres du chœur ; elle rappelle la chute du Temple :
« Fin des Templiers l’an mille trois cent quatorze »
- En dessous, une petite croix semble sceller à jamais cette affirmation.
Les précepteurs du Temple
- 1283 : Renaldus
Sources de référence
- GROSDIDIER de MATONS (M.) : Catalogue des Actes des Comtes de Bar de 1022 à 1239.
- LEPAGE (H.) : L’ancien diocèse de Metz. M.S.A.L. (1872).
- BOUTEILLER (E. de) : Notice sur la commanderie de Saint-Jean de Jérusalem à Metz M.A.M. (1865).
- HAMMERSTEIN (V.) : Der Besitz der Tempelherren in Lothringen. J.G.L.G.A. (1895).
- JACOBY (Jean-Claude) : Une commanderie de Templiers : Pierrevillers. La Revue Lorraine Populaire N° 40. (Juin 1981).
- JACOBY (Jean-Claude) : Pierrevillers, à la rencontre des Templiers : La Gazette de Pierrevillers - Traditions. Numéro Spécial (novembre 1996).
- JACOBY (Jean-Claude) : Une journée à la Maison du Temple de Pierrevillers. La revue Lorraine Populaire N° 133 (décembre 1996).
- JACOBY (Jean-Claude) : Entre Drince et Namblot... Pierrvillers. (2011).
- SAINT-HILAIRE (Paul de) : Atlas du Mystère. RTL Édition (1985).