Saint-Jean-Baptiste d’Artins

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Une chapelle détruite vers 1875 à l’origine controversée jusqu’en 2000.

Pas de vestiges de la chapelle Saint-Jean-Baptiste

Artins : la commanderie hospitalière - Croquis de G. Launay

  • La chapelle est détruite vers 1875 par son propriétaire laïc.
  • Relevés à l’encre par Gervais LAUNAY de ses peintures et bâtiments avant 1849, pour l’ouvrage de PETIGNY, publié en 1849.
  • Relevés à l’aquarelle vers 1865 par Gervais LAUNAY dans son Album conservé à la Bibliothèque Municipale de Vendôme.
    Artins : plan de la chapelle Saint-Jean-Baptiste, par Sonia KIRCH-ABAD et selon G. LAUNAY
  • En revanche, contrairement à ce qui s’observe généralement, les annexes ont, elles, été conservées et ont été rénovées. Aujourd’hui, la "commanderie Saint-Jean d’Artins" a son site internet pour réserver sa chambre d’hôtes.

Une origine hospitalière enfin attestée...

  • Grâce à Anne-Marie LEGRAS, Ingénieur de Recherches à l’Institut de Recherches Historiques des Textes, et membre de la rédaction de la Revue Mabillon lors de mon DEA sur Saint-Jean-Baptiste d’Artins (1999-2000), la charte du 7 mars 1282 nouveau style du fonds Malte du Grand Prieuré d’Aquitaine à Poitiers a été authentifiée.
  • Ce document sur parchemin fait état d’un conflit récurrent entre les hospitaliers de Saint-Jean-Baptiste d’Artins, près du Plat d’Etain et Guillaume Torpin, écuyer, qui laisse aller ses chiens sur les terres de l’Hôpital... La sentence arbitrale est rendue par Maître Nicolas, chantre de l’Eglise du Mans, c’est-à-dire le diocèse du Mans, dans lequel se situe alors Artins, en présence de Thomas Le Rat, lieutenant de l’Hôpital Saint-Jean de Jérusalem en France.
  • Joseph DELAVILLE LE ROULX, le Champollion des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, confirme dans son ouvrage cité en bibliographie, que Thomas le Rat est bien lieutenant de l’Hôpital en France en 1282. Sa lointaine disciple, Anne-Marie LEGRAS, très sous-estimée malheureusement, m’a, en s’appuyant sur toute l’œuvre de DELAVILLE LE ROULX ET SES PROPRES RECHERCHES, affirmée que Thomas Le Rat occupait effectivement cette fonction en 1282 en France, et qu’il se trouvait en France également à cette date.
  • Deschamps et Thibout n’ont pas manqué de confondre Saint-Pierre d’Artins (paroissiale) avec Saint-Jean-Baptiste d’Artins (Vieux Bourg du Plat d’Etain à Artins, chapelle de commanderie) dans leur ouvrage sur la peinture murale gothique en France, en y situant une scène de combat à cheval. Jusque dans les années 2000, se référant à Deschamps et Thibout, des auteurs universitaires confondent Saint-Pierre d’Artins avec la chapelle Saint-Jean-Baptiste d’Artins...

Le Vendômois ou la pointe orientale du diocèse du Mans : pèlerinages, politique et économie

  • Le Vendômois comptait de nombreuses routes de pèlerinage, perceptibles encore de nos jours par les vocables tourangeaux ou vendômois des églises ayant survécu jusqu’à nos jours :
    - pèlerinage à saint Martin : cf. route Laval-Angers-Candes-Tours-Marmoutiers
    - pèlerinage à saint Julien : cf. route Le Mans-Tours-Bourges. Vocables de l’abbatiale de Tours près de la cathédrale alors dédiée à saint Maurice, de la cathédrale du Mans
    - pèlerinage à saint Jacques de Compostelle : Paris-Chartres-Tours-Poitiers
    - pèlerinage à l’archange Michel : Tours ?-Angers-Laval-Mont Saint-Michel : cf. abbaye cistercienne de Bois-Aubry dédiée à saint Michel en Indre-et-Loire
    - pèlerinage à saint Georges : relique du bras du saint militaire et martyr à Vendôme
    - pèlerinage à saint Maurice : reliques de saint Maurice déposées à la cathédrale Saint-Maurice de Tours (aujourd’hui Saint-Gatien) apportées par saint Grégoire de Tours, vocables des cathédrales de Tours et d’Angers, Saint-Maurice de Chinon (en service et en élévation).

1. Une zone au confluent des zones Plantagenêt et capétienne

  • L’extension du domaine royal vers le nord-ouest et le sud-ouest de la France s’effectue par la possession tardive des duchés de Normandie, d’Anjou-Maine, de Guyenne et de la Touraine, zone de contact entre les trois duchés.
  • Sur le plan architectural, dans cette zone complexe, se retrouve la rivalité entre le gothique d’Ile-de-France (Opus Francigenum) dont Saint-Denis, Notre-Dame de Chartres, Notre-Dame de Paris, sont les fleurons capétiens admirés, tandis que le gothique Plantagenêt privilégie à la diaphanie et aux élévations à 4 niveaux la muralité, les voûtes d’ogives domicales à effet de baldaquin et la nef unique. Les cathédrales Saint-Maurice d’Angers, de Saint-Pierre de Poitiers en sont les archétypes.

2. Une contrée boisée à forte activité économique

  • Les défrichements s’effectuèrent aux XIe-XIIe siècles, encadrés notamment par les abbayes de Marmoutier, de Saint-Julien de Tours ou de Saint-Georges-du-Bois, ceci au détriment de la belle forêt de Fréteval, de Vendôme ou de Marchenoir, vestige de la grande forêt connu des Celtes puis des Romains.
  • Sur les bords du Loir, et précisément sur les rives de la Loire (d’Orléans à Angers), était produit un vin si renommé aux XIIe-XIIIe siècles qu’il était exporté, par le port de Nantes, en direction du royaume d’Angleterre.

L’Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem et le Temple en Vendômois avant 1307

Quelques commanderies hospitalières de Saint-Jean de Jérusalem parmi des commanderies templières plus nombreuses.

  • Avant 1307, on compte Artins, Gros-Chêne, Tourailles et Ablainville comme commanderies hospitalières.
  • Avant 1307, les Templiers sont à Arville, Mondoubleau, Sours (Eure-et-Loir actuelle) à Châteaudun, Beauchêne, Vendôme, Villavard, Savigny-sur-Braye, Le Boulay, Le Mans et Château-du-Loir (Sarthe actuelle).

Le parti architectural de Saint-Jean-Baptiste d’Artins

[Prochainement]

L’ensemble peint de Saint-Jean-Baptiste d’Artins

[Prochainement]

Artins : coupe axonométrique par Sonia KIRCH ABAD

Artins : restitution du programme peint des années 1200-1220 par Sonia KIRCH-ABAD d'après Gervais LAUNAY

Bibliographie

  • Source diplomatique : 3 H 1, liasse 158, AD de la Vienne, fonds Malte, nombreux trous et taches.
  • Sonia KIRCH : Milites Christi. Recherches sur les programmes peints des hospitaliers et des templiers : Saint-Jean-Baptiste d’Artins. Iconographie, idéologies et pratiques religieuses, Mémoire de Diplôme d’Etudes Approfondies ès Arts, sous la direction de X. BARRAL I ALTET, Université de Rennes II- Haute Bretagne (septembre 2000), deux volumes dactylographiés.
  • Sonia KIRCH-ABAD : Milites Christi. Les programmes peints et sculptés en France dans les églises des hospitaliers de Saint-Jean et des templiers (fin 12e siècle à 1312) : étude iconographique, sous la direction de Michelle GABORIT (R.I.P.), MDCHDR, thèse de Doctorat d’Histoire de l’Art, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III (2004), trois volumes, 680 pages, dactylographiée, 189 illustrations.
  • Ed. BILARD : Analyse de documents historiques conservés dans les archives du département de la Sarthe, Le Mans, De Monnoyer (1854), p.155, col.2. Il est le premier auteur scientifique à attribuer avec preuve archivistique Artins à l’Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem, car archiviste aux AD de la Sarthe en 1854 : aucun des auteurs suivants ne le citera...
  • R. de SAINT-VENANT : Dictionnaire topographique historique, biographique, généalogique et héraldique du Vendômois et de l’arrondissement de Vendôme, Blois, Migault et Cie (1912), tome I : réimpression photo offset par Vendôme, Librairie Libraidisque, p.370-373 attribue ARTINS A L’HOPITAL SAINT-JEAN DE JERUSALEM, suivant M. CLEMENT, instituteur, qui a mis au jour avant 1912, une sentence arbitrale de 1282, nouveau style, dans laquelle il est question d’un hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem à Artins en procès avec Guillaume Torpin, écuyer !
  • Théodore CAUVIN la donne hospitalière après 1312 sans plus de précision. Mais sa Géographie ancienne du diocèse du Mans, Paris, Derache, 1845, collection "Mémoires de l’Institut des Provinces de France", 2e série, tome I, est précieuse.
  • Joseph DELAVILLE LE ROULX : Les Hospitaliers en Terre Sainte et à Chypre (1100-1310, Paris, Ernest Leroux (1904).
  • J. de PETIGNY : Histoire archéologique du Vendômois, Vendôme, Henrion (1849).
  • Gervais LAUNAY : Album LAUNAY, canton de Montoire-sur-le-Loir, relevés aquarellés, vers 1865, déposé à la Bibliothèque de Vendôme.
  • Gervais LAUNAY : Procès-verbal, Congrès Archéologique de France. 1872, Paris-Caen, Derache, 1873, p.533-535.
  • M. de ROCHAMBEAU : Le Vendômois. Epigraphie et iconographie (1889-1894), Paris, Champion (1889-1894), tome I, p.78-84, illustrations STOFFEL d’après Gervais LAUNAY.
  • L.A. HALLOPEAU : Le Bas-Vendômois [...] Guide du touriste et de l’archéologue, s.l. et sans éditeur (1894-1905), réimpression restaurée de 1993 par les Editions Res Universis à Paris, collection "Monographies des villes et villages du monde entier", p.17-19.
  • Philippe LESUEUR : Eglises de Loir-et-Cher, Paris (1969), Société Française d’Archéologie, p.30-31 : origine hospitalière affirmée sans preuve.
  • Clémence-Paul DUPRAT : " Enquête sur la peinture murale en France à l’époque romane (suite 1) ", Bulletin Monumental, tome CII, Paris, Picard (1944), p.49-50, et note 2 p.50 : origine templière affirmée sans preuve bien qu’elle ait consulté l’Album Launay, et surtout Saint-Venant !
  • André LATRON : Les églises rurales du Maine de l’An Mil à nos jours, s.l. Conseil Général de la Sarthe (1991) n p.146, 390, note 280 p.342 : l’auteur affirme qu’Artins est bien d’origine hospitalière de Saint-Jean, mais sans preuve diplomatique...

D’autres ouvrages, d’autres auteurs, y compris dans les années 1990, ne lésineront pas sur l’appellation de "commanderie" pour Artins, mais sans chercher plus loin, ni dans les Archives, ni dans les recherches des auteurs du XIXe siècle, entretenant l’équivoque quant à l’origine d’Artins.

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