Propriété privée - Ne se visite pas
- Origine & Situation
- Histoire de la commanderie
- La chapelle
- Le cellier
- La grange
- Le manoir
- Une pierre tombale templière
- Les précepteurs du Temple
- Les commandeurs de Saint-Jean-de-Jérusalem
- Le mot du propriétaire
- Sources de référence
Origine & Situation
- La tradition veut que la commanderie d’Ensigné ait été fondée par Hugues de Payns lui-même, dans la première moitié du XIIe siècle.
- L’orthographe du lieu a fortement évolué au fil des siècles :
Vers 1103 : Ansiniacum
XIIIe siècle : Ansignec
1254 : Ansigny
1286 : Ansigniacus
1300 : Ensaygnec
1432 : Ancigny
1460 : Enssigné, Ansigné
1462 : Anseigné
1498 : Anceigné
1608 : Encigny
1670 : Ensigné
1716 : Ensigny
1741 : Ansignay, Ensegné
1782 : Dansigny, d’Ansigny
1882 : Ansigné
Histoire de la commanderie
- 1254 : Pierre Marquansane vend aux Templiers d’Ensigné un fief dépendant du château de Dampierre, résidence de Guillaume Maingot, sire de Surgères. Ce dernier investit dans ce fief le commandeur Pierre Adry.
- Durant le procès fait à l’Ordre et dans la sénéchaussée de Poitou, les maisons du Temple furent administrées par Jean de Génis.
- 1313 : Frère Hugues de Theil, commandeur des Hospitaliers de la Rochelle, envoie le notaire Guillaume Hervé faire l’inventaire des maisons d’Ensigné et de Bret.
On trouve dans la chapelle [d’Ensigné] un calice et une patène dorés, des couvertures d’autel en toile et en toile brodée de soie, des corporaux, des croix en cuivre et argentées, des parements de soie et de laine pour l’autel, une châsse en cuivre avec des reliques, des chasubles, aubes, étoles, chapes, bannières en soie, de petits chandeliers en cuivre, d’autres en étain pour les cierges, un coussin pour placer sous le missel, les livres liturgiques, un manteau de soie brodé d’or entourant la statue de la sainte Vierge. Enfin il y a différents objets indiquant que trente-trois personnes environ logent à la commanderie.
- La maison d’Ensigné avait pour dépendance celle de Bret (paroisse d’Aubigné, dans la châtellenie de Chef-Boutonne,) qui, d’après l’inventaire, était habitée seulement par sept ou huit personnes.
- 1716 : La châtellenie d’Ensigné, commanderie de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, d’un revenu de 7,000 livres, relève du château de Niort. Elle dépend de l’archiprêtré de Melle et de l’élection de Niort.
- 1741 : Depuis longtemps, une coutume veut que le commandeur d’Ensigné offre tous les ans aux habitants de Gournay, pour la Saint-Jean-Baptiste, un repas vulgairement appelé la Trippe. Le 19 février de cette année, une convention est signée entre les habitants de Gournay et Jacques-François Guinebaut de la Grotière, commandeur d’Ensigné : le repas est racheté moyennant une somme d’argent de 45 livres.
- Le domaine d’Ensigné restera sous la protection des Hospitaliers jusqu’à la Révolution.
- A la fin du XIXe siècle, la commanderie comprenait le manoir, une grange immense, la chapelle et d’autres bâtiments.
- 1933 : Les vestiges de la commanderie sont inscrits aux Monuments Historiques par arrêté du 9 mars.
La chapelle
- La chapelle romane est longue de 21 m et large de 9 m.
- Les chapiteaux et moulures sont parfaitement conservés ; quelques traces de décor peint apparaissent par endroits.
- Le chevet plat est percé d’un triplet.
- Le mur nord n’a pas de fenêtre ; à l’extérieur, un bâtiment y est adossé. Une porte latérale donne accès à cette construction très basse.
- A l’angle nord-ouest de la chapelle, se termine un autre bâtiment également de style roman.
- L’alignement des murs vient correspondre exactement avec ceux de l’édifice roman qui comprend le cellier et la grande salle.
Le cellier
- Le cellier se compose d’un sous-sol et d’un rez-de-chaussée auquel on arrive par un escalier de huit ou dix marches.
- Le sous-sol est le cellier. C’est une fort belle cave couverte en berceau brisé et éclairée par quatre fenêtres.
- Le rez-de-chaussée, probablement la salle des réunions mentionnée dans l’inventaire de 1313, est une grande pièce nue ayant 14 m de long et 6 m de large. Les murs sont percés de trois fenêtres romanes.
- La porte est également romane.
La grange
- La grange du XIIe siècle a une superficie de plus de 500 m2.
- Le linteau de la porte charretière est en bois. Il est supporté de chaque côté par deux pierres de fortes dimensions et décorées de petits sujets d’ornementation. Au-dessus est une fenêtre romane.
- Le mur du fond est très épais, avec un appareillage soigné en pierres de taille de fortes dimensions.
- Les piliers sont également romans, avec un appareil identique à celui des murs.
Le manoir
- Le manoir est une haute construction rectangulaire flanquée sur un de ses côtés de deux tours cylindriques massives datant du XIIe siècle.
- Sur la façade principale, le logis est cantonné d’une tour carrée. Cette construction a été considérablement transformée au XVIIIe siècle.
- Sur la façade arrière, il y a une tour d’escalier du XVe siècle.
- Les Hospitaliers ont remanié toute la construction au XVe siècle.
- Seul le bas des tours est contemporain des Templiers.
- Ces tours sont munies de meurtrières. Celle du nord-ouest comporte un réduit à parois maçonnées, cylindrique, ayant en haut la forme d’une poire, s’enfonçant profondément dans le sol, et dans lequel on entre par un trou circulaire percé au milieu du sol de la tour.
- Au-dessus de la porte, les ornements datent du XVe siècle, y compris le mâchicoulis.
Une pierre tombale templière
- Dans les bâtiments annexes, une pierre tombale sert de linteau de porte.
- Ce bloc de pierre, d’une longueur de 174 cm, est gravée au trait d’une épée dont la forme est antérieure à la fin du XIIIe siècle.
Les précepteurs du Temple
- Aucun précepteur connu
Les commandeurs de Saint-Jean-de-Jérusalem
- 1486-1498 : Frère Antoine Chabot de Jarnac
- 1596 : Frère Georges de Regnier-Guerchy
- 1642 : Jacques de Jalesme
- 1696 : Jacques Ferrière de Champigny
- 1715 : Gabriel Duchillaud
- 1741 : Jacques-François Guinebault de la Grostière
- 1786 : Jacques de Brémond
Le mot du propriétaire
« En septembre, la commanderie sera ouverte au public pour les Journées Européennes du Patrimoine. »
« Je compte sur les personnes passionnées par le sujet et qui, au cours de leurs recherches personnelles, tombent sur quelque chose se rapportant à cette commanderie et qu’ils puissent nous le communiquer. Merci d’avance. »
Sources de référence
- Archives départementales des Deux-Sèvres pour l’extrait du plan napoléonien (1835).
- Avec l’aimable et précieuse collaboration, ainsi que le crédit de quelques photographies, de Monsieur et Madame Durand, propriétaires du manoir d’Ensigné.
- BEAUCHET-FILLEAU (H.) : Pièces inédites rares ou curieuses concernant le Poitou et les poitevins. Paris (1870).
- Bibliothèque/Médiathèque centrale d’agglomération Pierre-Moinot à Niort avec nos plus chaleureux remerciements au personnel du Fonds régional.
- FARAULT (A.) : Répertoire des dessins archéologiques légués par Arthur Bouneault à la bibliothèque municipale de Niort. Niort (1915).
- GARDEUR Francis pour la vue aérienne de la commanderie d’Ensigné en 2010. Voir le site : http://photo-chateaux.com/.
- L’INSOLITE N°30 : Epitaphier de l’Ordre du Temple par Les Amis de l’Insolite. 220 pages (2006).
- LEONARD (E.-G.) : Introduction au cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317) constitué par le marquis d’Albon.
- ROCHEBROCHARD (H. de la) : La commanderie d’Ensigné. Revue Poitevine et Saintongeaise N°61 (1889).
Notice mise à jour le 31 mai 2016