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Saint-Léger - Passion Patrimoine

Saint-Léger

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La maison du Temple de Saint-Léger était essentiellement une entreprise agricole : elle récoltait son blé, son foin, son bois, produisait sa viande,... Elle percevait des revenus de ses métairies et touchait l’impôt des donats.

Propriété privée - Ne se visite pas

Saint-Léger : la ferme du Temple

Saint-Léger : plan

Origine & Situation

  • 1157 : Première mention connue du domaine templier de Saint-Léger dans cet acte par lequel Maurice, seigneur de la Cabocherie, donne aux frères du Temple de Saint-Léger, « fratribus Templi de Sancto Leodegario », une prairie à Saint-Léger.
  • La ferme du Temple de Saint-Léger se situe sur la commune actuelle d’Estaimpuis, dans la province de Hainaut, à environ 10 km de Tournai et 15 km de Courtrai.

Saint-Léger : la ferme du Temple - L. CLOQUET (1884)

Histoire de la commanderie

  • 1238 : Jernauld, chevalier, sire de Mortaigne et châtelain de Tournai fait savoir que le don fait au Temple par Gosses [Gossuin], appelé Fastret de Saint-Léger, comprend des alleux qu’il tient dans la châtellenie de Tournai. Le châtelain agrée la donation à condition que le Temple les tiennent suivant les us et coutumes. Il délivre aussi au Temple le fief de Saint-Léger qu’a aussi donné ledit Gosses moyennant un cens annuel de douze deniers payables à la Noël.

Saint-Léger : grange de la ferme du Temple

  • 1239 : Un accord est signé devant Guillaume, évêque de Tournai, entre un nommé Gossuin Fastret de Saint-Léger, et Agnès, sa femme.

    Il est convenu entre eux que Gossuin se retirera et vivra sous l’habit séculier dans la maison du Temple de Saint-Léger, et que sa femme se rendra dans une maison religieuse pour y rester aussi longtemps que vivra son mari. Cependant il leur sera loisible de faire vœu de chasteté et d’y prendre l’habit religieux. A la demande de son mari, Agnès déclare approuver la donation que celui-ci a faite à l’ordre du Temple de tous ses héritages, alleux et biens meubles. Elle renonce à tous les droits qu’elle peut avoir sur ces biens, comme sur ceux qui ont pu rester lui appartenir. Par compensation, elle doit recevoir une somme de 200 livres de Flandre de son mari, et cela d’après l’avis, « per consilium », du Maître de la chevalerie du Temple.

Saint-Léger : la ferme du Temple

  • La maison de Saint-Léger continue à recevoir régulièrement des dons ; elle s’accroît en terres et domaines.
  • 1244 : Iornols de Mortagne, châtelain de Tournai, notifie le don fait par Alard de Hainehont, son homme de Borghiede, et Jehan Mousniers son frère qui cèdent au Temple ce qu’ils ont à Loevaing ainsi que les parties en fief qu’ils tiennent de lui en justices, en rentes et en héritages le tout en pleine franchise sauf deux bonniers et demi qu’ils doivent en droitures au château de Mortaigne « de coi lil les paioient ». Le châtelain reconnaît que le Temple tient ses manoirs rentes et héritages de Saint-Léger aussi franchement que l’on tient les autres alleux de Tournai.
  • 1270 : Les Templiers de Flandre achètent à Raoul, frère de Jean, seigneur de Mortagne et châtelain de Tournay, onze boniers de terre dans la paroisse de Dottignies, « de Dotegnies », à la Douve, « a le Dove », et treize autres boniers « en le Raspaille, paroisse de Sainct Légier. »

Saint-Léger : la ferme du Temple

  • 1272 : Julienne de Sainte-Colombe donne aux Templiers de Saint-Léger une maison dans la paroisse de Saint-Jacques à Tournay.
  • Le Temple de Saint-Léger avait, dans ses dépendances, une maison à Anseghem, près d’Audenarde. Elle en fut détachée en 1550 pour être réunie à la commanderie de Caestre.

Saint-Léger : reconstitution du manoir du Temple, vers 1220 - Croquis F. DELAERE

La commanderie de Saint-Léger

Saint-Léger : entrée de la ferme du Temple

  • Lorsque le domaine de Saint-Léger passe à l’ordre de Malte, les terres agricoles forment une superficie d’environ quatre vingt boniers.
  • Les bâtiments actuels de la maison de Saint-Léger ont conservé une allure et un style de type " manoir seigneurial " plutôt que ceux d’une ferme agricole.
  • Autour d’une cour rectangulaire sont disposés des bâtiments édifiés principalement aux XIXe et XXe siècles.
  • L’accès à cette cour se fait par un portail cintré pris entre deux murs de pignon.

Saint-Léger : la ferme du Temple

  • Le corps principal est formé d’une ample bâtisse en petits moellons.
  • 1764 : L’étage est détruit sur une longueur de six travées comme l’indique le millésime en tuiles noires de la bâtière abaissée.
  • Le « domicilium » de Saint-Léger a une fonction de résidence. Les murs n’ont que 80 cm d’épaisseur et tous les niveaux sont pleinement ouverts. S’il existait un système de défense, c’était probablement une enceinte avec des douves et un pont-levis.

Saint-Léger : la ferme du Temple - Croquis A. WINANCE

La chapelle de la ferme

Saint-Léger : la rose à redents

  • Au XIVe siècle, il y avait une chapelle chargée de trois messes à dire chaque semaine.
  • En 1780, une nouvelle chapelle, dédiée à Saint-Saulve, fut élevée dans un des bâtiments. Elle était visitée par les fermiers dans le but de préserver les animaux domestiques de certaines maladies.
  • Sur la façade Est du bâtiment, subsistent des baies gothiques.

Saint-Léger : baies gothiques

La légende des Templiers

  • Une légende locale raconte que les Templiers de Saint-Léger auraient usé d’un stratagème pour déjouer les hommes d’armes venus les arrêter en 1308.
    A l’époque, le commandeur ordonna de déferrer les chevaux de de replacer les fers enlevés en position inverse sur les sabots des montures. Cette besogne achevée, les frères-soldats quittèrent Saint-Léger sans se retourner.
    Lorsque le prévôt de Tournai muni d’ordres royaux, se présenta avec ses hommes à la commanderie, il fut effrayé de constater, aux traces laissées par les chevaux, qu’un grand nombre de cavaliers étaient venus renforcer la garnison locale et jugea prudent de se retirer.
    À la découverte du subterfuge, les fugitifs étaient loin…

Saint-Léger : la ferme du Temple

Sources de référence

  • BACHY (P.) : Saint-Léger à l’ombre des Templiers. Péruwelz (1988).
  • MANNIER (E.) : Les commanderies du Grand-Prieuré de France. Paris (1872).

Notice mise à jour le 31 août 2014

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